La culotte menstruelle : une vraie protection hygiénique ?

En quoi la culotte menstruelle constitue-t-elle une vraie protection hygiénique ?

Mis à jour le : 20 juin 2020

Pas facile d’être une femme tous les jours… surtout en période de menstruation. Les serviettes hygiéniques et les tampons sont souvent inconfortables. De plus, ces protections hygiéniques peuvent provoquer des irritations, voire représenter un danger pour la santé. Par ailleurs, elles génèrent beaucoup de déchets et représentent un budget important chaque mois. Depuis quelque temps, le monde de la protection sanitaire connaît une petite révolution avec l’arrivée sur le marché de la culotte menstruelle. En quoi cette alternative constitue-t-elle une véritable solution hygiénique pour les femmes ? Confort, économie, écologie, quels sont ses autres atouts ? OSDT vous explique en quoi il serait intéressant d’opter pour la culotte menstruelle lors de vos prochaines règles et ainsi changer vos habitudes en matière de protection hygiénique.

La culotte menstruelle pour une meilleure hygiène

Tampons périodiques, serviettes hygiéniques ou encore protège-slips, ces protections féminines sont depuis 2016 dans le collimateur de l’Institut National de consommation (INC). Sur onze références testées (1) :

  • Deux marques contiendraient des traces de dioxines, autrement dit des polluants industriels.
  • Une marque présenterait des résidus de dérivés halogénés, il s’agit de sous-produits liés aux traitements des matières premières.
  • Une marque pourtant estampillée bio contiendrait du glyphosate, la substance active d’un herbicide.
  • Enfin, les analyses auraient également repéré des résidus d’insecticides dans les serviettes hygiéniques d’une célèbre marque.

Ces résultats plutôt inquiétants ont été confirmés en mai 2017 à l’occasion d’une enquête réalisée par la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). (2)

En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) publie un rapport quelque peu mitigé sur la question :

Des substances chimiques ont été identifiées dans ces produits en très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires. L’expertise ne met pas en évidence de risque lié à ces substances. L’Agence recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits…” peut-on lire sur le site de l’ANSES (3)

Aujourd’hui encore, il n’existe aucune réglementation spécifique encadrant la composition de ces protections intimes. De quoi alimenter le débat, mais aussi expliquer l’engouement des femmes pour des solutions alternatives, à l’image de la marque BLINX qui propose des culottes menstruelles adoubées par la critique.

La culotte menstruelle pour plus de confort

Dans certains cas, les serviettes hygiéniques et les tampons provoquent des irritations, des démangeaisons et/ou des sécheresses. Cela est souvent causé par :

  • le frottement entre la serviette et les parties intimes ;
  • le coton du tampon qui peut rester fixé aux parois vaginales ;
  • mais aussi la composition des protections hygiéniques.
Endometriose, maladie
Endométriose, la maladie féminine qui affecte les ovaires

Les composants des serviettes hygiéniques et des tampons peuvent provoquer une gêne, puis des démangeaisons chez certaines femmes. C’est ce qu’on appelle les démangeaisons vulvaires, mais dans certains cas, il peut aussi s’agir d’eczéma vulvaire. À noter également que 30 % des femmes sont allergiques aux serviettes hygiéniques jetables.

Par ailleurs, certaines femmes peuvent énormément souffrir ou ressentir une gêne pendant leurs menstruations. Si vous ressentez de fortes douleurs pendant vos règles, n’attendez pas pour consulter votre médecin traitant, cela pourrait constituer un symptôme de l’endométriose.

La culotte menstruelle pour réduire son impact environnemental

Selon le livre Flow: The Cultural History of Menstruation, au cours de sa vie, une femme jetterait en moyenne entre 100 et 150 kg de serviettes, tampons et applicateurs à la poubelle.

Chaque année, plus de 45 milliards de serviettes hygiéniques sont jetées dans le monde entier. Un compteur de cette consommation mondiale depuis le premier janvier est disponible sur ce site.

Ces chiffres sont effrayants, surtout lorsque Greenpeace souligne qu’il faut 500 ans à ces produits hygiéniques pour se dégrader, c’est-à-dire autant qu’une bouteille en plastique. Ce qui fait de l’industrie des protections hygiéniques l’une des plus polluantes au monde !

La culotte menstruelle pour faire des économies

Pour savoir ce que vous avez déjà dépensé en protection hygiénique dans votre vie, la BBC a conçu une calculette en ligne. Le site est en anglais, mais l’outil est simple à utiliser : il suffit d’indiquer votre âge actuel et celui auquel vous avez eu vos premières règles. Convertissez le premier résultat de la livre sterling à l’euro et vous obtiendrez le montant que vous avez dépensé pour des protections menstruelles depuis votre puberté.

En France, selon les statistiques du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens (CNGOF) environ seize millions de femmes sont en âge d’avoir leurs règles. En moyenne, une femme dépense environ 2 000 € dans sa vie pour des serviettes et des tampons.

En bref : 4 raisons pour changer vos habitudes en matière de protection hygiénique en optant pour les culottes menstruelles

  1. Préserver ma sécurité sanitaire. Les produits alternatifs comme les culottes menstruelles sont de plus en plus appréciés face aux solutions “classiques” controversés.
  2. Restez à l’aise pendant mes règles. Les culottes menstruelles vous procurent plus de confort et plus de liberté. Elles ne provoquent pas d’irritation et ne dégagent pas de mauvaises odeurs.
  3. Réduire mon empreinte environnementale. Les culottes menstruelles peuvent être ré-utilisées jusqu’à 100 lavages.
  4. Économiser mon argent. Une culotte menstruelle est certes plus chère à l’achat, mais elle n’a pas besoin d’être renouvelées tous les mois. Ainsi, vous les rentabilisez normalement en 3 mois !

Sources et informations complémentaires

  1. Tampons et protections féminines : une réglementation s’impose ! www.60millions-mag.com
  2. Sécurité des produits d’hygiène féminine : www.economie.gouv.fr
  3. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail : www.anses.fr

OSDT.

Ecrit par : Dorothée
Publié le vendredi 19 juin 2020


Journaliste bien-être spécialisée en micro-nutrition, Dorothée partage ici ses réflexions et sa passion autour des piliers de la santé et du bien-être.