Procrastination : que se passe-t-il dans le cerveau des procrastinateurs ?

Questions santé :

Mis à jour le : 14 mars 2024

Le mot “procrastination” du latin pro qui signifie « en avant » et crastinus « du lendemain », rythme vos journées : vous remettez toujours tout à plus tard. Vous avez tellement plus intéressant à faire que de vous occuper du linge ou du dossier à rendre dans quelques jours… Ou alors, vous avez la vilaine habitude de jeter un coup d’œil à votre téléphone avant de travailler : grave erreur ! Vous finissez par ne plus rien faire. Mais comment venir à bout de cette mauvaise habitude qu’est la procrastination ?  

Dans ce guide informatif, nous allons percer à jour le fonctionnement de la procrastination pour en repérer les mécanismes et mieux la contrer. Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi survient-elle ? Mais d’ailleurs, quel type de procrastinateur êtes-vous ? Après quoi nous expliquerons ce qu’il se passe dans le cerveau des procrastinateurs pour y voir plus clair. 

Qu’est-ce que la procrastination ?

D’après le dictionnaire Larousse, la procrastination est le fait « d’ajourner, de remettre systématiquement au lendemain » ce qui pourrait être fait tout de suite. C’est reporter volontairement une activité importante, souvent nécessaire ou attendue, en sachant que les conséquences négatives qui découleraient de ce report pourraient surpasser les conséquences positives. femme procrastinant avec un avion en papier au lieu de travailler

Pourquoi je procrastine ? 

Si vous procrastinez régulièrement, ne vous inquiétez-pas, vous n’êtes pas seul ! En effet, d’après une étude de YouGov, plus d’un français sur deux affirment procrastiner régulièrement. D’ailleurs, nous procrastinons en moyenne une heure par jour au travail. Et pour couronner le tout, les procrastinateurs ont même leur propre journée : tous les 25 mars on fête la journée mondiale de la procrastination !

Mais pourquoi procrastinons-nous autant ? Les raisons pour lesquelles nous procrastinons sont nombreuses et de toute façon nous trouvons toujours une raison ! En voici les principales : 

  • Les innombrables sources de distractions qui nous entourent
  • La mauvaise gestion des priorités et du temps 
  • Les difficultés à se concentrer et l’hyperactivité
  • Ne pas savoir par où commencer 
  • La recherche de la perfection ou la peur de l’échec
  • Se perdre dans ses pensées/ rêvasser
  • Le manque de confiance en soi ou de compétences
  • Préférer dormir
  • La date limite qui donne l’illusion d’avoir le temps 
  • Le manque d’intérêt

D’après une enquête du journal Figaro, sur un échantillon de 1002 individus âgés de 18 à 24 ans, le pourcentage de procrastinateurs recensés est de 92% ! Ce qui correspond à la tranche d’âge qui procrastine le plus… 

Mais les procrastinateurs, sont-ils tous les mêmes ? Il semblerait que non, on vous explique tout.femme qui réfléchit

Quel type de procrastinateur êtes-vous ? 

Figurez-vous que l’on ne procrastine pas tous de la même façon ! En effet, d’après les diverses études qui ont été faites sur la procrastination, nous pouvons dire que 5 types de procrastinateurs se démarquent : 

  • Procrastinateur amateur de sensations fortes : il a confiance en ses capacités mais pense qu’il fonctionne mieux sous pression et décale les choses à la dernière minute. L’adrénaline ressentie par le manque de temps lui permet de s’investir complètement et de tout donner. 
  • Procrastinateur craintif/désintéressé : il trouve ses obligations désagréables et craint de devoir les faire : il va donc les éviter, les remettre à plus tard, tout en faisant une activité qui l’intéresse plus. 
  • Procrastinateur imposteur : ce type de procrastinateur a peur du jugement et accapare un excès de travail pour réaffirmer sa responsabilité, mais le travail n’avance pas. Souvent dans des postes ou les attentes sont élevées, pour que cette charge de travail soit associée à son statut.
  • Procrastinateur submergé : il a tellement de choses à faire qu’il n’arrive pas à s’y mettre, il ne sait pas par où commencer et cela crée un blocage mental dû au stress, le poussant à reporter. 
  • Procrastinateur perfectionniste : Ce type de personnes veulent à tout prix éviter l’échec et passent tellement de temps sur les détails, qu’elles s’éparpillent puis se retrouvent à finir les projets importants à vitesse grand V. 

Maintenant que vous savez quel type de procrastinateur vous êtes, on vous explique ce qu’il se passe dans votre cerveau lorsque vous procrastinez.employés s'amusant au lieu de travailler

Que se passe-t-il dans le cerveau des procrastinateurs ? 

À l’inverse des” précrastinateurs”, qui veulent finir le travail au plus vite, les procrastinateurs suivent un mode de pensée qui retarde l’accomplissement des tâches à effectuer. Pour appuyer ces faits, différentes équipes de chercheurs issus de l’Inserm, de CNRS, de la Sorbonne Université et du CHU d’Île-de-France, se sont réunies au sein de l’Institut du Cerveau à Paris, dans le but de comprendre les mécanismes cérébraux liés à la procrastination. Les équipes ont réalisé plusieurs tests sur 51 participants, dont l’activité cérébrale était simultanément enregistrée par IRM. Les participants devaient répondre à une série de questions auxquelles ils devaient faire des choix : “Recoller 10 morceaux de vaisselle cassée tout de suite, ou avoir un mois pour recoller 19 morceaux ? » ou encore s’ils préféraient obtenir une petite récompense rapidement ou une grande récompense plus tard. 

L’IRM a mis en évidence la région cérébrale du “cortex cingulaire antérieur” qui s’active lors de la prise de décision. Elle est également utile pour l’anticipation de récompenses, l’empathie et les émotions. Globalement, c’est elle qui détermine les coûts (efforts) et les bénéfices (récompenses) de nos actions, impactant directement les choix des participants.

Ainsi, l’étude a révélé que le cerveau des procrastinateurs décompte plus vite le coût des efforts par rapport aux récompenses. Autrement dit, le cerveau analyse d’abord les efforts à fournir avant même d’analyser les avantages de la tâche à effectuer ! D’après le chercheur Mathias Pessiglione : “La procrastination pourrait être spécifiquement liée à l’impact du délai sur l’évaluation des tâches exigeant un effort ». 

En addition, les procrastinateurs pensent par automatisme et souvent sans raison objective, que l’effort sera plus facile après, alors qu’en réalité peu importe le moment où vous choisirez d’accomplir la tâche, elle vous demandera le même effort.scientifiques analysant IRM cerveau

Le mot de la fin 

Mieux connaître les schémas de pensée qui en sont à l’origine, peut vous aider à identifier votre type de procrastination et à développer des stratégies efficaces pour les contrer plus facilement. Tout est une question d’habitude ! Ainsi, vous pourriez créer votre propre routine “anti-procrastination” en suivant nos 5 étapes pour stopper la procrastination. Après cela, procrastiner ne sera plus qu’un lointain souvenir.

 

Sources : 

tf1info.fr

inserm.fr

OSDT.

Ecrit par : Mareva BERNARDO PIEDADE
Publié le mercredi 21 juin 2023